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Kwibuka 31#Kamonyi: Une famille de 7 personnes exterminée, aujourd’hui reconstituée

Par Dusabe Speciose

Dans une famille de 9 personnes, Mukamurama Claudine a expliqué qu’ils ne sont plus que deux survivants. Les autres ont été tués lors du génocide perpétré contre les Tutsi en 1994, où son père a été égorgé.

Elle leur a adressé ces mots lors de la 31ème commémoration du génocide perpétré contre les Tutsi en 1994, organisée au niveau du district de Kamonyi, ce 11 Mai 2025.
Claudine Mukamurama, originaire de l’ancienne commune de Runda (devenue aujourd’hui le secteur de Runda), a livré un témoignage poignant sur les horreurs qu’elle a vécues pendant le génocide. Sur les neuf membres de sa famille, seuls deux ont survécu.
Dans son récit, elle a évoqué l’église de Gihara, située dans le secteur de Runda, où de nombreux Tutsi avaient cherché refuge, mais la plupart y ont été massacrés.
« C’est un lieu où nous devons nous recueillir en mémoire des nôtres, car beaucoup y ont été tués. Il devrait être marqué comme un site mémorial du génocide », a-t-elle déclaré.
Elle a ajouté que parmi les victimes figuraient ses deux parents, cinq de ses frères et sœurs, ainsi que de nombreux autres Tutsi qui s’étaient réfugiés dans cette église.
Son père a été tué de manière atroce, décapité avant que son corps ne soit jeté dans une fosse.

Claudine Mukamurama a eu la chance de survivre en fuyant vers le district de Ruhango, où elle a reconstruit sa vie et vit désormais en paix.

L’Ambassadeur François Xavier Ngarambe, lors de son discours, a rappelé le rôle néfaste de la Belgique dans la persécution des Tutsi au Rwanda, notamment dans la région de Nduga en 1959, où les autorités coloniales les marquaient à la craie avant de les confier à des commerçants arabes pour les déporter vers les forêts à l’étranger, les excluant ainsi définitivement du Rwanda. Il a souligné que ces actes ont pavé la voie au génocide.
La Ministre Inès Mpambara, également originaire du district de Kamonyi, a souligné que commémorer, c’est bien plus que se souvenir des chiffres : c’est honorer des vies, des rêves et des identités.
Quand nous commémorons ici, au mémorial, nous ne devons pas nous contenter de rappeler des noms. Ces personnes étaient des parents, des hommes, des jeunes, des enfants. Elles avaient des noms, des rêves pour leur avenir. Souvenons-nous de tout cela », a-t-elle déclaré.
Elle a salué les survivants de Kamonyi pour leur contribution à la justice internationale, rappelant que le premier condamné par le Tribunal pénal international pour le Rwanda à Arusha était Jean Paul Akayesu, ancien bourgmestre de Taba.
Elle a également rendu hommage aux femmes unies au sein de l’association SEVOTA, qui ont osé témoigner des violences sexuelles commises par Akayesu, conduisant à sa condamnation pour crimes contre l’humanité – une première historique dans la jurisprudence internationale.
Lors de cette cérémonie, cinq corps ont été inhumés avec dignité au mémorial du district de Kamonyi, où plus de 47 000 victimes du génocide reposent.

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